BAROMETRE METIERS #12 – AUTOMNE 2019
Notre baromètre est de retour avec un tour d’horizon de quelques tendances observées récemment sur nos métiers…
CORPORATE (Large & Mid Caps)
Toujours allié incontournable de la direction générale, le DAF ou le CFO est clé pour faciliter les prises de décisions. Mieux piloter et anticiper la performance, optimiser les processus transactionnels, gérer les croissances externes ou organiques sont toujours ses enjeux clés.
C’est pourquoi, le marché reste actif car la gestion et la rétention des talents est un challenge récurrent : trouver et/ou former des équipes à de nouvelles compétences IT (ex. robot comptable), data mais également gestion financière de risques à forts impacts (cybercriminalité, risques opérationnels, risque d’image, fraude…) sont leur quotidien. Certaines fonctions ont même le vent en poupe comme des profils FP&A, mix de contrôle de gestion, de reporting et d’analyse financière qui permettent une vue d’ensemble intéressante.
ASSET MANAGEMENT / PRIVATE BANKING
- Asset Management
Les turbulences estivales des marchés incitent toujours et encore les investisseurs à la prudence. Toujours un allègement des risques et une décollecte en gestion actions ; quelques frémissements en gestion crédit qui ont initié la recherche de profils d’analystes et de gérants.
Quelques mouvements chez les commerciaux, mais parcimonieux et alimentés par le renforcement d’équipes d’acteurs de taille moyenne qui ont atteint une taille critique d’encours ou l’arrivée de nouveaux acteurs étrangers sur le marché.
Sur les actifs immobiliers, une certaine fluidité est observée en fonds, au sein de direction des investissements ou sélection de l’offre immobilière ; en récurrent, les fonctions supports en risk management et legal pour encadrer les activités.
- Banque Privée
Activité dense, toujours beaucoup de flux entrants que les acteurs de la banque privée s’emploient à capter. Les banquiers privés développeurs HNWI et UHNWI sont chassés de manière hebdomadaire majoritairement par les banques étrangères ou les Multi Family Office.
Comment placer le new money, cela reste l’enjeu. On observe ainsi toujours une forte attractivité des classes d’actifs non cotées. Les équipes d’offres continuent de se structurer et de se renforcer, bien décidées à ne pas passer à côté de ce cycle vertueux.
En ingénierie patrimoniale, le marché est soutenu (recherche de spécialistes et non de managers), drainé par les banques suisses au premier semestre. Cette absence de perspectives managériales à court terme pour toute une génération d’ingénieurs patrimoniaux seniors est un sujet de réflexion pour les équipes RH…
Malgré un marché de la promotion immobilière toujours en baisse, une grande fluidité dans le recrutement sur le marché de la distribution B to B des produits immobiliers en direct ou pierre papier.
BANQUE D’INVESTISSEMENT, FINANCEMENTS & MARCHES
Un été peu propice à de nouvelles opportunités, pas de développement, restructuration, plans de départ alimentent le quotidien. Quelques besoins exprimés sont le fruit de solutions et mobilités internes. Attentisme, peu de visibilité pour le quatrième trimestre.
Le Brexit reste sans effet majeur coté banques françaises, pour les banques étrangères, la dynamique initiée au premier semestre se poursuit. Des besoins supplémentaires vont certainement émerger.
M&A
Une année plus poussive en M&A : peu de grosses opérations et un certain ralentissement de l’activité, cependant, les investissements des entreprises françaises n’ont jamais été aussi actifs à l’étranger notamment sur le marché US. Les secteurs des services aux entreprises et des technologies qui ont cru le plus rapidement avec, respectivement, des hausses de 195.2% et 175.4% mais également les services financiers sont les plus concernés.
Les opérations mid caps, toujours actives, viennent compenser la baisse de volume sur les grosses opérations. Un dynamisme qui s’accompagne d’opportunités au sein des équipes tant côté banque que côté conseil.
Pour les plus grosses opérations, les banquiers ont été actifs durant l’été ce qui peut laisser des perspectives intéressantes pour la fin de l’année notamment pour la constitution du pipeline pour 2020.
PRIVATE EQUITY
Le marché reste actif tant coté equity que dette avec un attrait tout particulier pour le secteur de l’infrastructure (y compris télécom), les énergies et la Tech. Abondance de liquidités. Dans un contexte très concurrentiel, les idées foisonnent tant sur la création de fonds que la mise en œuvre de stratégie différentiante. La tendance lourde des fonds d’impact investing se confirme.
Cela est source d’opportunités pour des profils internationaux tout à la fois techniques et opérationnels, capables d’avoir cette vision élargie et spécifique.
CORPORATE BANKING
Les financements entreprises restent toujours sur des tendances en croissance, portés par la forte dynamique des crédits d’équipements (+8%) voire des crédits immobiliers (+5%). Léger ralentissement pour les opérations LBO, mais les dossiers sont nombreux et l’activité globale soutenue.
Les financements spécialisés poursuivent leur déploiement : de belles performances tant en crédit-bail (+14%) qu’en affacturage (+11%). Pour ce dernier, nous avons assisté à un volume annuel d’activité multiplié par 2,5 depuis 10 ans. L’affacturage français se situe au 1er rang européen.
Corollaire, renforcement d’équipes en conséquence : coverage, financements structurés, affacturage… valorisation de certains salaires sur des segments spécifiques, notamment avec l’émergence de nouveaux concurrents. Avec le Brexit, l’impact sur les transferts de crédit commence avec les effets RH inhérents.
Fort dynamisme dans le domaine des paiements. Les acteurs sont toujours en quête des fintechs qui optimisent les opportunités de services permises par la DSP2 ; cela génère des besoins soit au sein des équipes corporate finance, soit au sein des entités elles-mêmes pour faire face à un besoin de structuration (ex. fonction finance) ou de développement. Profils non-exclusivement financiers.
ASSURANCE
Un secteur de l’assurance, de la réassurance et du courtage toujours en ébullition avec des enjeux qui poussent les dirigeants et leurs équipes à réinventer leur business model. Les offres IARD, très concurrentielles, sont moins rentables et souffrent des propositions d’intervenants, plus agiles aux process fluides qui séduisent de nouveaux clients.
L’assurance de niche, avec ses spécificités, tire plutôt bien son épingle du jeu. Les profils d’experts jusqu’ici boudés ont le vent en poupe. L’IT redore son blason. Le sujet cyber est en tête des risques qui préoccupent les entreprises et… les assureurs, afin de fixer le bon prix d’un risque soumis à l’accroissement exponentiel des cyberattaques et leurs polymorphismes.
De belles opportunités de postes grâce à l’évolution de la réglementation épargne retraite ainsi que sur les fonctions supports associées (actuariat, marketing, finance) ; les sociétés de conseil en actuariat restent très sollicitées.
Avec plus de la moitié des métiers d’aujourd’hui qui évolueront d’ici 5 ans, les RH et les managers sont très attentifs lors des recrutements aux «soft skills» notamment sur les compétences relationnelles. Les nouvelles façons de travailler sont passées par là : flex office, diminution des lignes hiérarchiques, «smart working», outils collaboratifs qui suscitent de nouvelles attentes.
CONSEIL
Si le marché du conseil reste tonique, certains domaines souffrent cependant (interventions auprès des BFI, par exemple) et la concurrence s’exacerbe avec l’arrivée remarquée de nouveaux intervenants. A titre d’exemple, les sociétés qui accompagnent leur client dans leur transformation numérique : si les leaders restent aux premières places, d’autres partenaires stratégiques apparaissent comme les agences digitales, des sociétés spécialistes des data ou de la publicité en ligne.
Les programmes confiés sont cependant toujours soutenus sur les optimisations IT. Cela se traduit par une chasse aux talents et des turnovers qui restent importants, impliquant des contextes difficiles en matière de recrutements alors que les besoins sont ininterrompus.
Un marché de candidats. Les «moves» se font beaucoup sur la confiance et le bouche à oreille. Les Coffee Soft Interviews (CSIw) permettent ainsi de rencontrer des candidats hors contexte recrutement pour discuter de leur vision et enjeux marché. Une occasion supplémentaire de revoir plus structurellement les pratiques managériales du secteur.