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BAROMETRE METIERS #18 – PRINTEMPS 2022

Notre baromètre est de retour avec un tour d’horizon de quelques tendances emploi et recrutement observées récemment sur nos métiers…

L’EDITO 

Engluées dans une crise géopolitique violente, les démocraties occidentales vivent le redéploiement de l’inflation et la volatilité des marchés, confrontées au quotidien à l’explosion du prix des énergies et de l’alimentaire. Un environnement  propice à un ralentissement économique et une contraction du marché de l’emploi. Ce n’est aujourd’hui pas le cas dans le secteur financier lequel affiche une vraie vitalité et poursuit, en ce premier semestre, l’excellente dynamique des deux dernières années.

Le recrutement d’experts métiers (financements, conformité, paiements, commerciaux générateurs de PNB…) ou sectoriels (notamment liés aux énergies renouvelables), comme celui de dirigeants, CFO et managers capables de piloter les transformations, témoignent d’une grande liquidité alors que les effets post Brexit continuent à donner de la vivacité à la place parisienne. Opérateurs marchés (trader, sales, structureurs talentueux) et banquiers conseils sont recherchés, sans compter les besoins en fonctions supports qui en découlent.

Les BFI des banques françaises se portent bien. Jouissant aujourd’hui d’une vraie notoriété, elles font jeu égal avec leurs consœurs anglosaxonnes mais restent parfois pénalisées sur le plan salarial malgré tous les efforts d’ajustement effectifs ces dernières années. Banque privée, asset management sont des secteurs qui se redéployent et offrent de vraies opportunités. Seul le M&A montre des signes d’essoufflement… tout en étant toujours confronté à des difficultés de recrutement comme de fidélisation de ses juniors, aujourd’hui tout autant attirés par les métiers de l’investissement que par rejoindre l’univers de l’entrepreneuriat. Quant au private equity, marché devenu mature, il en connait les premiers contre coups avec des mobilités qui se développent – le carried interest pour les plus jeunes n’étant plus un frein à un changement de vie.

En perspective du second semestre, la prudence s’impose, un ralentissement est loin d’être à exclure. Une certitude toutefois, rester confiant dans les capacités du secteur financier à y faire face. Par le passé, ce dernier a toujours su témoigner de ressources et d’une adaptabilité créative en période de crise économique.

Denis Marcadet

Expansion forte CORPORATE (Large & Mid Caps)

Alors que le marché reste soutenu pour les profils de DAF/CFO et les contrôleurs de gestion, dans cette période d’instabilité qui va durer, les directions financières sont exposées à 3 types d’enjeux majeurs :

  • les impacts des crises successives avec les conséquences en termes de cash et de rentabilité (augmentation des matières premières, de la logistique, rupture d’approvisionnements…).
  • l’accélération de la digitalisation de leur activité et l’automatisation des processus.
  • l’émergence de nouvelles organisations du travail, de nouveaux risques (cybersécurité) et enjeux comme ceux de la performance extra financière. L’Union Européenne a élargi le périmètre et ses ambitions en matière d’impact RSE et de taxonomie, ce qui implique pour le CFO une collaboration approfondie avec tous les acteurs de la chaine de valeur.

Principaux demandeurs de profils cibles : les PME/ETI en hyper croissance et les participations de Fonds de Private Equity qui ont des attentes fortes en termes de structuration.

Quels que soient les enjeux : redéploiements d’activité, extensions de périmètres, développements de nouveaux produits ou marchés, opérations spécifiques style LBO ou IPO, les profils recherchés se concentrent toujours sur des compétences solides, habitués aux négociations qui peuvent se tendre à certains moments. Les soft skills sont déterminantes lors des process de recrutements : un très bon niveau de communication (interne et externe), de la pédagogie, et la capacité à embarquer et fédérer les équipes autour d’un projet seront des facteurs clés lors des décisions finales.

Expansion forte ASSET MANAGEMENT / PRIVATE BANKING

Asset Management

Un début d’année difficile pour les performances des sociétés de gestion confrontées aux conséquences de la guerre en Ukraine, au contexte inflationniste et à la volatilité. Néanmoins, elles ne remettent pas en question les ouvertures de postes.

La gestion actions internationales et thématiques est à l’honneur. Remplacement, renforcement d’équipe, création de fonds : les occasions sont multiples et les gérants US, Asie et Globaux aux solides track records sont sollicités dans des rôles de Head Equities ou de gérants senior.

Les enjeux liés à la qualité des données et aux obligations réglementaires sur l’ESG maintiennent une pression sur les profils d’analyste extra-financier junior et crée des enjeux forts pour les équipes Reporting, data et analyse de performance qui optimisent leurs organisations.

La ‘’valse’’ des vendeurs de fonds se poursuit avec intensité, les postes de commerciaux institutionnels et CGPI sont nombreux. L’univers du Private Equity qui continue de structurer ses équipes de Relations Investisseurs se fournit dans les équipes de vente d’actifs cotés. Qualité des projets présentés et ambiance dans les équipes, approche stratégique à long terme et package sont scrutés par les candidats qui ont le choix.

Les métiers de Risk management, compliance et contrôle interne restent pléthores : RCCI, Compliance Officer et contrôleur interne seniors.

Private Banking

Une très belle année 2021 pour les banques privées qui ont continué de bénéficier de flux entrants. Les bonus ont été à la hauteur des attentes, équitables dans leur allocation. Corollaire : un marché qui se déploie, post bonus les démissions se succèdent, les rotations d’effectifs sont nombreuses, conséquence des enjeux de remplacement, des départs à la retraite ou de renforcement. Paris n’est pas la seule place concernée, le marché est très ouvert dans les grandes métropoles régionales, les «pure players» font l’objet de toutes les attentions… Les sociétés françaises témoignent aujourd’hui d’un pouvoir d’attraction et viennent challenger les sociétés anglosaxonnes et la puissance de leur marque dans leur volonté de renforcement ou conquête dans l’hexagone, tandis que les institutions helvètes sont moins à l’honneur.

Le banquier privé UHNWI est une denrée rare qui continue d’attiser les intérêts.

Redonner du temps commercial aux banquiers privés, les faire monter en compétences  pour capter la clientèle des jeunes dirigeants, poursuivre la digitalisation, optimiser le ROA, intégrer les obligations réglementaires à venir : DRH et Managers font face à des enjeux multiples qui nécessitent le recrutement d’experts.

Expansion forte BFI & FINANCE DE MARCHES

BFI : Dans un marché volatile, des recrutements toujours soutenus… La saison des bonus est terminée et les premiers départs ayant eu lieu les remplacements se font le plus souvent poste pour poste. Certes certains secteurs plus « à la mode » tels les Technos, la Pharma-Biotech et désormais tout ce qui est lié à l’ESG. Pour rappel la période des démissions post bonus s’étale majoritairement entre avril et juillet.

Côté front office, les banques de la place parisienne, après avoir concentré leurs recrutements sur la zone FraBelux dans un premier temps, recherchent désormais à développer leurs plateformes en Europe du Nord (Nordiques, Pays Bas) et Europe du Sud. Celles qui ont une longueur d’avance sur ces périmètres envisagent le Moyen Orient, l’Asie et les Emergents.

Zoom sur la Recherche Actions:

Maintien des budgets de recherche… pour le moment : il aurait été aisé de croire que les budgets de recherche / conseil allaient s’effondrer (via la sortie d’acteurs ou d’individus). Or à l’exception de la cession de quelques maisons de second rang au Royaume-Uni ou de la sortie de Natixis au profit de Oddo en France, quasiment autant de Prestataires en Service d’Investissements (PSI) qu’auparavant se partagent un gâteau désormais très réduit. Certes le nombre d’analystes en Europe a quelque peu baissé, en particulier les analystes expérimentés (-15% en 3 ans) qui ont quitté le métier par exemple pour rejoindre les entreprises qu’ils suivaient auparavant (rôles d’Investor Relations) ou pour la gestion. Conséquence inattendue : la rareté croissante des profils expérimentés a pour conséquence des rémunérations plus élevées, soit pour les retenir, soit pour les attirer.

Parallèlement, la “recherche de sens” attribuée aux plus juniors entraine un fort turnover (l’analyse financière exige un travail de modélisation time-consuming au cours des premières années) qui nécessite également des rémunérations plus élevées afin de retenir ou de recruter les profils les plus jeunes.

Des recrutements toujours soutenus en recherche… La saison des bonus est terminée et les premiers départs ayant eu lieu les remplacements se font le plus souvent poste pour poste. Certes certains secteurs plus « à la mode » tels les Technos, la Pharma-Biotech et désormais tout ce qui est lié a l’ESG. Pour rappel la période des démissions post bonus s’étale majoritairement entre avril et juillet.

Néanmoins, la situation pourrait se dégrader au cours des prochaines semaines ou des prochains trimestres si les activités primaires des banques devaient se réduire, avec un resserrement possible de certaines équipes et pourquoi pas la sortie de certains PSI / acteurs plus fragiles de leurs activités de recherche (via des rapprochements ou fusions plutôt que par des fermetures).

Expansion forte M&A

L’année 2021 a définitivement été un cru exceptionnel en matière de transactions, de fees et de rémunérations.

Les vagues de départ à l’issue du paiement des bonus au titre de l’année 2020 avaient été palliées par de nombreux recrutements en 2021. Ce mercato très agressif sur les jeunes banquiers, force d’exécution, s’est également accompagné de nombreux recrutements de profils senior (Managing Director/Partner) capable de générer des montants de fees significatifs dans un marché en ébullition. La tension sur le secteur est donc à son comble. Certaines maisons se voient même contraintes de décliner des mandats faute de ressources suffisantes et de crainte que les plus jeunes ne puissent tenir le rythme.

2022 a bien commencé. Cela dit, les incertitudes liées au conflit russo-ukrainien, à l’inflation, aux élections présidentielles en France créent un certain attentisme de la part des banquiers et des entreprises qui anticipent, à un moment ou à un autre, une contraction de marché.

Malgré des niveaux de rémunération très élevés, le métier a de plus en plus de mal à attirer et à garder les talents. Ils considèrent aujourd’hui des profils qu’ils n’auraient jamais envisagé il y a quelques années (école, banque ou boutique d’origine voire première expérience hors M&A). D’autant plus que les opportunités de changer de carrière sont très nombreuses (fonds, corporate, aventure entrepreneuriale ou projet plus exotique). Gérer les nouvelles générations nécessite une réelle réflexion qui ne peut se limiter aux aspects de rémunération.

Expansion forte CORPORATE BANKING

Côté Financements

Après une période très dense notamment suite aux mises en place des PGE, le rythme reste surtout soutenu dans les équipes de financements structurés et de leverage. Un certain attentisme commence à apparaître sur les deals Large Caps eu égard aux impacts économiques des crises actuelles qui doivent être chiffrés plus précisément.

Des exceptions cependant comme dans le secteur des ENR dont le marché reste très dynamique malgré une conjugaison de forces contraires. Il y a d’un côté, un besoin de diversifier les sources d’énergie et une demande publique comme privée forte et de l’autre une situation court terme très complexe. Il s’agit en effet de faire face à une inflation structurelle sur le prix des approvisionnements et des matières premières exacerbée depuis la guerre en Ukraine. La recherche de terrains devient également de plus en plus compliquée (cf. parcs éoliens). En conséquence, les projets et leur organisation prennent plus de temps et s’alourdissent.

Comme pour les fonds de dettes, les besoins bancaires en recrutements demeurent importants – voire clés – et nécessitent dans le même temps une grande vigilance sur les coûts. Un équilibre vertueux est à trouver.

Coté Paiements

Une activité toujours aussi positive et très innovante. Les nouveaux entrants issus des métiers bancaires ou des fintechs continuent de stimuler le marché qui se consolide.

En termes de Talents, la tension au sein de ces acteurs digitaux concerne en majeur les profils de Business Développement sur de nouveaux marchés et/ou de nouveaux pays ainsi que  les profils Tech et Data.

Les premiers incidents conformité / risques arrivent et vont inciter ces nouveaux acteurs à se renforcer sur ces métiers.

Expansion forte ASSURANCE

Les effets des crises successives commencent à avoir des impacts forts dans les bilans des assureurs et certains éléments de leurs plans stratégiques sont revus. La crainte est réelle sur les conséquences liées à la montée de l’inflation et au manque de visibilité pour les investisseurs. Ceci a pour conséquence qu’ils tendent à revenir vers des supports de gestion plus liquides. Un regard attentif est porté sur la gestion des risques, sur la rentabilité financière et durable des portefeuilles d’assurance en santé, dommages et risques de spécialités.

Expansion forte TAX & LEGAL

Les recrutements en juridique et notamment en fiscalité connaissent un net rebond en ce début d’année 2022, dans des contextes de remplacement mais aussi de création de poste.

En la matière, le secteur du Private Equity est toujours aussi dynamique et porteur à Paris, au Luxembourg et Londres. Les fonds, les sociétés d’investissement ou encore les start-up sont à la recherche de profils de juristes généralistes ayant connu une première expérience en cabinet d’avocat, capables de travailler en matriciel et à l’international. Par ailleurs, les directions juridiques poursuivent leur transformation numérique par la mise en place en place de nouveaux outils digitaux.

Pour ce qui concerne les besoins en recrutement de fiscalistes, ces derniers connaissent un essor en raison notamment d’une meilleure prise en considération par les organisations de cette fonction devenue stratégique. Au-delà des enjeux d’expertise, les entreprises sont à la recherche de candidats créatifs et très bons communicants aux fins de valorisation de cette fonction au sein de l’organisation.

Dans un contexte tendu les candidats sont très attentifs aux conditions de travail proposées, notamment en ce qui concerne le télétravail ainsi qu’aux valeurs de l’entreprise qu’ils projettent de rejoindre.

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