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BAROMETRE METIERS #21 – HIVER 2023/2024

Baromètre #21 Hiver 2023/2024

Un tour d’horizon de quelques tendances emploi et recrutement observées récemment sur nos métiers…

L’EDITO

En ce début d’année 2024, le secteur financier continue, comme l’ensemble des autres secteurs, à faire face à un nouvel environnement économique et à de nombreuses incertitudes quant aux évolutions à attendre pour la nouvelle année. Après une année 2023 marquée par la hausse très rapide des taux, les prochains mois devraient être caractérisés par un ralentissement de la croissance (même si, selon les dernières prévisions de l’OCDE, la France pourrait faire mieux que la plupart de ses partenaires de la zone euro) et par un reflux de l’inflation.

Baisse d’activité dans certains métiers, haut niveau d’incertitudes quant à l’avenir, révision des prévisions de profitabilité et de l’allocation des ressources par certaines banques ou levées de fonds plus difficiles, combinés avec un marché de l’emploi qui reste un marché de candidats, ont été quelques-uns des facteurs à l’origine, ces 6 derniers mois, d’une certaine rigidification du marché du recrutement. Dans ce contexte, les candidats ont, plus que jamais, besoin d’être convaincus par l’organisation et par son projet. Une stratégie claire, combinée à une marque employeur forte et à un processus de recrutement transparent, rapide, optimisant l’expérience candidat, sont des facteurs clefs de succès dans ce marché.

A noter néanmoins que, comme nous l’évoquions dans notre dernier baromètre, juste avant l’été, la place de Paris reste assez dynamique : effet « post-Brexit » qui continue à se ressentir, installation ou  renforcement de banques étrangères, développement de boutiques de M&A très spécialisées, rôle de précurseur pris par des acteurs de la place sur le thème de la finance durable sont autant de facteurs contribuant à des projets de qualité et donc à de belles opportunités pour les candidats à une évolution professionnelle.

Je vous souhaite une bonne lecture de notre Baromètre des métiers. Les équipes de Vendôme Associés restent à votre disposition pour répondre aux interrogations que vous pourriez avoir, vous accompagner dans vos projets et vous proposer les recrutements qui feront votre succès de demain.

Bonne année 2024 à toutes et à tous,

Jean CHRISTOPHE

Directeur Général

Expansion forte Asset Management

ASSET MANAGEMENT

Rationalisation et concentration ont été les mots d’ordre de l’année qui vient de s’écouler, avec, en corolaire, une baisse d’activité sur le marché du recrutement, surtout au second semestre.

Conséquence de la hausse des taux, la baisse des encours des poches crédit, au bénéfice de la gestion court terme et multi-stratégie, a entrainé une contraction au sein d’équipes Fixed Income, avec des départs provoqués et des restructurations. Les profils expérimentés (y compris certains managers), coûteux pour les organisations, sont les premiers à être concernés par les plans de départs. Restaient quelques opportunités malgré tout pour des gérants senior en fixed income et des analystes crédit dans le cadre de remplacements ou de développements de desk.

Face à une décollecte sur les sous-jacents risqués, les gérants actions souffrent et travaillent étroitement avec les équipes de vente sur la rétention de leurs actifs. Les opportunités sont rares actuellement pour les gérants en recherche de nouveaux challenges professionnels. On les trouvera auprès de sociétés de taille moyenne, dans le cadre de lancement de nouvelles stratégies qui nécessitent le recrutement de gérants experts.

GESTION PRIVEE – PRIVATE BANKING

Si l’environnement de taux favorise les banques privées filiales de banques universelles, capables de proposer des produits court terme actuellement privilégiés par les particuliers, l’année a été globalement positive en termes de collecte pour l’ensemble des acteurs. Le marché reste très actif et toujours porteur pour les acteurs de la gestion privée et de la gestion de patrimoine.

Les recrutements des banquiers/gérants privés sont toujours portés par le développement des multi family office, les départs à la retraite, le renforcement des segments gestion de fortune au sein des banques universelles ou des pure players (français et étrangers). Pour ces derniers, créer de nouvelles implantations ou renforcer leur présence dans les régions reste un axe majeur de développement

Le responsable des investissements cross asset (cotés et non cotés), dédié aux segments HNWI et UHNWI, est un profil prisé.

 

Expansion forte CORPORATE BANKING

CORPORATE BANKING

Si, dans le financement des entreprises, la hausse des taux de ces 18 derniers mois est la promesse d’une meilleure rentabilité à terme, elle a créé, dans un premier temps, des difficultés dans les portefeuilles existants, assorti d’une baisse de rentabilité due au déséquilibre temporaire entre rentabilité des actifs et coût du passif. L’environnement économique et réglementaire pousse à une plus grande sélectivité et à certains arbitrages favorisant les crédits ESG, ce qui permet aux activités de financement de la transition énergétique de faire preuve d’une certaine dynamique alors que l’on observe un ralentissement du crédit bancaire accordé aux entreprises. Hormis des recrutements de remplacement ou dans des secteurs spécifiques comme les financements d’infrastructures qui restent actifs (avec une moindre intensité), il y a eu peu de créations de postes.

 

Expansion forte M&A

FUSIONS ET ACQUISITIONS – M&A

2023 a été une année compliquée en M&A ! Dans le contexte déjà évoqué (hausse des taux d’intérêt, inflation et instabilité géopolitique), le marché du M&A (large cap) a connu en France une baisse significative d’activité, qui se traduit par une baisse des volumes de 15 à 30 %. C’est l’attentisme qui a prédominé pendant cette année : les vendeurs sont restés sur des niveaux de valorisation élevés et refusent les offres qui sont, en général, très en deçà de leurs attentes. Les décisions d’investissement ont été retardées avec pour conséquence moins de transactions, des délais d’exécution plus longs, des deals globalement plus compliqués. L’activité de restructuring a, par contre, connu une belle dynamique, tirée par des entreprises confrontées à des pressions financières accrues.

Certains secteurs sont naturellement plus touchés, comme l’immobilier ou la distribution par exemple, d’autres réussissent encore à tirer leur épingle du jeu comme la santé, l’éducation ou les énergies renouvelables, des secteurs qui œuvrent pour un monde meilleur.

Les perspectives pour 2024 dans le « large cap » restent quant à elles incertaines, les attentes pour 2024 pouvant être diamétralement opposées d’un interlocuteur à l’autre. Dans ce contexte, les banquiers d’affaires attendent leurs bonus avec impatience mais tous savent que le millésime 2023 ne sera pas un grand cru. Certains effectifs risquent également d’être réajustés à la baisse, ce qui est toujours une opportunité pour les challengers de recruter de très bons profils en prévision d’un avenir qu’ils espèrent plus radieux, notamment parce que les fonds de private equity devront déployer leurs capitaux mais également réaliser des cessions de participations.

Le segment des transactions « small & mid cap » tire son épingle du jeu, ces opérations étant moins sensibles à la volatilité des marchés. Le pipe pour 2024 reste prometteur et les bonus sont attendus sur ce segment en ligne avec ceux de l’an dernier. Les jeunes banquiers d’affaires demeurent sollicités et peuvent encore se permettre de faire des choix sans concessions.

 

Expansion forte

PRIVATE EQUITY

Dans un contexte macroéconomique radicalement différent (hausse des taux, inflation) et incertain (risques géopolitique, croissance, évolution du taux de chômage), le Private Equity a été plongé dans une hibernation forcée : le large cap est à l’arrêt, le small & mid cap est plus actif (notamment dans les secteurs de la finance durable et de la cybersécurité) et les levées de fonds sont beaucoup plus compliquées. La conséquence immédiate a été un quasi-arrêt des recrutements en 2023 et, lorsqu’un poste est ouvert, il s’adresse quasi exclusivement à des profils issus des métiers de l’investissement.

Le secteur n’est toutefois pas dénué de solutions : concentration et spécialisation des fonds, développement des fonds de continuation ou accélération sur les stratégies de créations de fonds pour les particuliers permettant de démocratiser le PE, en offrant des tickets d’entrée bien plus accessibles, en témoignent.

Autre vecteur de recrutement, la pression règlementaire pousse à une professionnalisation des fonctions support et donc à une internationalisation croissante des fonctions jusqu’alors sous-traitées qui va de pair avec une sophistication des fonctions transverses (COO, secrétariat général, conformité…), avec un prisme ESG très marqué et une vigilance particulière sur la question sensible de la parité.

 

Expansion forte INVESTMENT_BANKING

INVESTMENT BANKING & FINANCIAL MARKETS

Finance de marché

Au sein des marchés financiers et de l’univers de la banque d’investissement, aussi bien en Europe qu’en France, le quatrième trimestre 2023 a enregistré la poursuite des tendances déjà observées au cours de la première moitié de l’année.

Le resserrement monétaire a eu un impact considérable sur les marchés obligataires, alors que les marchés actions ont affiché une relative résilience. En effet, ces derniers ont subi une mutation majeure, se transformant plus encore en un espace d’allocation d’actifs bien plus qu’en un lieu de recherche d’opportunités d’investissement à long terme.

Les conséquences négatives pour les banques d’investissement se sont donc poursuivies, dans la lignée de celles déjà observées en 2022. Avec une croissance des marchés actions principalement attribuable à l’allocation d’actifs et à la diversification des placements alors que les évolutions des obligations restent incertaines, le nombre d’introductions en bourse a sensiblement diminué, affectant particulièrement les petites capitalisations. Cette réduction notable des IPO ou fusions a eu pour conséquence un recul drastique des revenus des banques d’investissement, certaines ayant même dû procéder à des licenciements. À Londres, une baisse des bonus de 20 à 30 % est d’ailleurs anticipée au titre de 2023.

Les activités des brokers cash equity, notamment l’analyse financière et la vente, n’ont pas été épargnées. Les recrutements dans ce secteur ont été limités, centrés sur d’indispensables remplacements, et une réduction des bonus de 10 à 20 % est attendue.

Alors que s’achève l’année, les banques élaborent leurs budgets pour 2024, certaines anticipant déjà une reprise des embauches dès janvier. Un tournant est clairement possible pour 2024 : si les taux d’intérêt et l’inflation se détendent, les banques pourraient être contraintes à de massifs recrutements afin d’honorer les nombreux mandats en attente. Ce scénario, qualifié de “revenge hiring” représenterait une réponse vigoureuse aux périodes de ralentissement antérieures.

 

Expansion forte Assurance & Conseil

ASSURANCE

Confrontés à l’inflation et au ralentissement économique, les assureurs doivent également faire face à une augmentation des défauts de paiements des entreprises et des particuliers, aux conséquences de la crise climatique mais aussi aux augmentations des sinistres liés à des mouvements de foule, des casses et violences urbaines… L’année 2023 a donc été compliquée pour eux et 2024 devrait continuer à l’être.

Dans ce contexte, peu de créations de postes en dehors des sujets de transformation et d’accélération de la digitalisation (côté métier et côté SI) : le secteur est à la recherche d’une plus grande efficience en termes de coûts, de simplification des organisations, d’abandon de certaines branches « dommages » mais aussi à la recherche de nouveaux marchés et d’innovation dans les services.

Les réformes et les mouvements au sein des entreprises vont se poursuivre en 2024 et le secteur va continuer à consacrer beaucoup de moyens à sa professionnalisation : les postes liés au domaine de la transformation et du digital seront encore au palmarès des recrutements en 2024.

CONSEIL

Les Big 4 qui font face à une baisse d’activité de leurs clients sur l’asset management, l’immobilier et la banque freinent, voire gèlent, leurs recrutements. Les réglementations européennes à venir en 2024 vont quand même permettre aux practices règlementaires & risques de tirer leur épingle du jeu.

Ils poursuivent leurs efforts pour se renforcer sur la data et la sécurité mais avec peine, car ils tentent d’attirer les mêmes profils que leurs clients, avec moins de perspectives de carrière et de sens à offrir aux générations millenium qu’ils convoitent.

 

Expansion forte

PAIEMENTS & FINTECH 

Le secteur reste actif malgré des levées de fonds plus difficiles. Mais les recrutements sont tendus sur les postes de dirigeants : peu de candidats sont prêts à rejoindre des entreprises encore déficitaires, aux mains de fonds qui peuvent les lâcher à tout moment. Dans la compétition pour les talents, une scale up, avec une banque ou un assureur au capital, a plus de chances d’attirer les bons candidats.
En termes de besoins de recrutement, les organisations continuent à se renforcer sur les fonctions commerciales, le développement des partenariats et la conformité.

 

Expansion forte Tax & Legal

JURIDIQUE & REGLEMENTAIRE

La demande par les institutions financières et les entreprises de spécialistes juridiques, fiscaux ou réglementaires s’est accélérée au cours du dernier trimestre 2023, l’expert est privilégié au généraliste.

Il n’en demeure pas moins qu’en volume d’embauches ce dernier trimestre 2023 ne sera pas un grand cru. La quête d’une meilleure rémunération reste sur ce segment l’argument phare à la mobilité avec, sur ce point et malgré la qualité d’un projet, pour les heureux élus, une absence totale de flexibilité…

 

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