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BAROMETRE METIERS – Tendances emploi et recrutement – ETE 2024 #22

Baromètre tendances recrutement et emploi

Un tour d’horizon de quelques tendances emploi et recrutement observées récemment sur nos métiers


 
L’EDITO

Denis MARCADETL’univers de la finance a témoigné dans un environnement économique et politique instable d’une belle résilience au long de ce premier semestre. Alors que les banques étrangères ont fait preuve d’un vrai dynamisme sur l’hexagone, la bonne tenue des banques françaises ne s’est cependant pas accompagnée de réel dynamisme en matière de recrutement externe. En pleine réalisation de leurs plans stratégiques, en cours d’intégration des process de transformation et/ou de recentrage métiers/géographies, ces dernières donnent priorité à la mobilité groupe dans un contexte de réduction des coûts.

Un environnement qui fait toutefois la part belle aux spécialistes techniques et profils en capacité d’accompagner les transformations, tant coté bancaire, assurance ou entreprises. Pendant que l’intergénérationnel bat son plein avec de jeunes générations toujours courtisées, parfaitement au fait “de ce qu’ils ne veulent pas”, plus que jamais attentives au management, aux politiques ESG et aux critères sociaux régulant leur quotidien, des profils expérimentés restent en attente de projets stimulants et énergisants que notamment l’univers bancaire peine à leur offrir.

Bonne lecture et bel été à toutes/tous,

Denis MARCADET


 

Stabilite Asset Management

 

ASSET MANAGEMENT

Le défi majeur pour l’asset management demeure la concurrence de la gestion passive et des ETF qui continuent de progresser, représentant désormais près de 30 % des actifs totaux sous gestion en France. Cette montée en puissance est due à plusieurs facteurs : des coûts inférieurs, les ETF et la gestion passive offrant des frais de gestion plus bas comparés à la gestion active ainsi que des performances compétitives dues à la difficulté pour les gestionnaires actifs de surperformer les indices de référence de manière consistante. La concurrence de la gestion alternative (dont les long short) demeure forte même si la hausse des taux d’intérêts devrait rendre la comparaison en faveur des hedge funds un peu moins attractive.

Par conséquent la phase de consolidation s’est poursuivie et pourrait s’accentuer au second semestre, motivée par la nécessité d’atteindre une taille critique afin de bénéficier d’économies d’échelle, d’améliorer les capacités technologiques et d’étendre l’offre de produits. A noter qu’au niveau européen, le secteur de l’asset management montre des tendances similaires, la gestion passive et les ETF gagnant également du terrain.

En termes d’emploi, peu de liquidité sur le marché parisien mais toujours un éveil pour un talent en capacité d’apporter une vraie valeur ajoutée : on est dans de l’optimisation. D’une manière générale la consolidation risque d’entrainer des nouvelles réductions d’effectifs en particulier en gestion, même si certaines spécialités (long short, ESG) pourraient toujours être recherchées si l’expérience et la séniorité sont suffisantes.

BANQUE PRIVEE

Les acteurs du marché rivalisent afin de déplacer les portefeuilles familiaux d’une banque à une autre ou d’attirer des chefs d’entreprise prospères. Cependant, être une banque n’est plus un gage certain d’attirer les clients fortunés. Les banques de détail, longtemps délaissées, se réinventent grâce à de nouveaux services payants. La banque privée des réseaux bancaires monte en gamme et la gestion de fortune se rapproche désormais de l’activité de family office plutôt que de simple banquier. De plus en plus de clients recherchent des services personnalisés ainsi qu’une offre étendue en architecture ouverte, un domaine où les banques ont parfois du mal à répondre.

La technologie participe activement à la transformation de ces acteurs où l’humain conserve la place de choix : pensez à développer vos compétences techniques liées à la data !

En termes d’emploi, la tendance actuelle et durable consiste à recruter des développeurs spécialisés pour la clientèle de gestion de fortune. Tous les acteurs recherchent le même type de profil !

 


 

Stabilite M&A

 

FUSIONS ET ACQUISITIONS – M&A

Ralentissement modéré mais des opportunités subsistent

Le marché des fusions-acquisitions (M&A) en France au premier semestre 2024 présente une tendance mitigée, marquée par un ralentissement d’activité par rapport aux records de 2021 mais avec des signes de stabilisation et de résilience. Le nombre de transactions est stable par rapport au second semestre 2023. Ce ralentissement est dû aux incertitudes économiques et géopolitiques persistantes pesant sur le sentiment des investisseurs, ainsi qu’à la hausse des coûts du financement, rendant les acquisitions plus onéreuses. L’incertitude politique liée aux récentes élections participe également à cette tendance.

Sur ce début d’année, les opérations de taille moyenne (mid-market) représentent la majorité de l’activité. Si les perspectives sont incertaines, elles pourraient s’améliorer si les conditions macroéconomiques et politiques venaient à se stabiliser. De nombreux banquiers misent plutôt sur une reprise au dernier trimestre.

La reprise progressive est attendue pour le reste de l’année, avec des opportunités dans des secteurs clés comme la santé, les technologies et la transition énergétique.

 


 

Stabilite

 

PRIVATE EQUITY

Le marché du Private Equity français a connu un ralentissement modéré au premier semestre 2024, après une année 2023 marquée par un dynamisme important. Le nombre de transactions a baissé d’environ 40 % par rapport au premier semestre 2023, avec un nombre limité d’opérations dépassant le milliard d’euros. Il est intéressant de constater que malgré le contexte, les valorisations sont toujours élevées. Ce ralentissement est dû à un contexte économique et géopolitique incertain, couplé à une hausse des coûts du financement. Malgré ce ralentissement, le marché reste résilient et des signes de reprise sont attendus pour le second semestre 2024.

Comme en M&A, ce sont les opérations de taille moyenne (mid-market) qui continuent de dominer l’activité, représentant la majorité des transactions. En effet les investisseurs se montrent prudents face aux grandes opérations, privilégiant des cibles plus petites et moins risquées. Les secteurs porteurs incluent la technologie, la santé, l’industrie et les biens de consommation. L’intérêt pour les investissements ESG (Environnement, Social et Gouvernance) reste fort.

Le second semestre 2024 devrait connaître une stabilisation de l’activité, avec une légère reprise des volumes d’investissement. La reprise économique attendue et l’assouplissement des conditions de financement pourraient soutenir le sentiment des investisseurs et stimuler le marché. Les opérations de taille moyenne devraient rester le moteur principal de l’activité, tandis que les grandes opérations pourraient reprendre plus progressivement.

 


 

Stabilite INVESTMENT_BANKING

 

INVESTMENT BANKING & FINANCIAL MARKETS

Finance de marché

Au premier semestre 2024, Paris reste encore attractive parmi les capitales financières : le choix de Paris par les établissements financiers américains tient au mode de vie et cela n’a pas changé ! Paris offre toujours une attractivité que n’offrent pas d’autres centres financiers en Europe Continentale. La France a gagné 7 000 nouveaux emplois dans les services financiers entre 2017 et 2022, Citi emploie maintenant 400 personnes à Paris, JPMorgan 900 et Bank of America 750 ; on compte également plus de 400 personnes chez Goldman, qui vient de transférer dans la capitale son responsable FIG EMEA. Morgan Stanley a annoncé le mois dernier qu’elle prévoyait d’installer son nouveau campus européen à Paris, soit 100 postes supplémentaires.

Les responsables financiers étrangers ont salué les projets du gouvernement français de plafonner les indemnités de départ, qui peuvent atteindre trois ans de salaire, même pour les traders très bien payés.

Désillusion de certains jeunes traders envers les Hedge Funds, qui reviennent vers les banques

Les hedge funds multi stratégies ont moins la cote après plusieurs années de succès, à la suite de suppressions de postes plus importantes qu’à l’habitude, les traders de taux opèrent un retour vers les banques.

Résultat : seules quelques stratégies de trading fonctionnent dans les grands hedge funds, et de nombreux gestionnaires de portefeuille ne font pas long feu. «Environ 20 % des gestionnaires de portefeuille sont licenciés ou partent chaque année», indiquait Giuseppe Palelogo dans un interview à Bloomberg. Ce chiffre pourrait même être optimiste : les départs au bout de quelques mois ne sont pas rares. Parmi ceux qui restent peu de temps, certains retournent dans les banques ; beaucoup répètent l’expérience dans d’autres fonds multi stratégies. «C’est un mouvement perpétuel», déclare le gestionnaire de portefeuille actions. «On voit les mêmes personnes recyclées six ou sept fois dans différents fonds. Dans chacun d’eux, ils n’ont aucune expérience de baisse supérieure à 5 %».

 


 

Stabilite Assurance & Conseil

 

ASSURANCE

Crucial pour la stabilité, le secteur fait face à des bouleversements majeurs, amplifiés par des changements contextuels et l’essor de l’intelligence artificielle. En 2023, nous avons vu une augmentation significative des contrats à durée indéterminée (CDI), reflétant à la fois le besoin d’attirer des nouveaux talents et de fidéliser les existants.

En 2024 cette tendance continue, les entreprises d’assurance investissent dans l’internalisation des équipes, dans les technologies avancées et repensent leurs modèles d’affaires pour mieux gérer les risques grandissants, notamment ceux liés au climat et à la cybercriminalité. Chez le groupe restreint des Réassureurs on retrouve un contexte similaire, axé sur la transformation avec une simplification des structures et des organigrammes. La recherche de l’efficacité opérationnelle couplée à la réduction des coûts reste de mise.

Dans le domaine des grands risques (banque, assurance, réassurance), la modélisation assistée par IA vient améliorer la qualité de l’entrée en relation, permettant de proposer des tarifs plus compétitifs et une meilleure connaissance client, facilitant la segmentation et le développement des offres personnalisées. Intégrer de l’IA offre des opportunités exceptionnelles pour améliorer l’efficacité opérationnelle, la personnalisation des offres et la gestion des risques aux acteurs financiers. Avec des outils de détection d’anomalies et de génération automatisée de rapports, l’IA est l’alliée pour éliminer les tâches monotones ou à faible valeur ajoutée au sein des équipes.

L’IA commence progressivement à remplacer des postes à faible valeur ajoutée qui ne sont pas encore délocalisés «near-shore» ou «off-shore». La demande de profils de plus en plus techniques est une tendance dont on parle et qui n’est pas encore visible. Le recrutement pour les acteurs financiers nécessitera de plus en plus des compétences «secteur» et tech. Le profil Ingénieur avec un Master en Mathématiques ou Statistiques couplé à la compétence secteur reste un des plus recherchés.

En outre :

Dans la série d’impacts croissants pour le secteur, mention au paysage de l’industrie automobile : la montée en puissance des véhicules électriques impose des ajustements stratégiques conséquents aux assureurs, influencés notamment par des évolutions fiscales, les coûts élevés de réparation… et cela se répercute.

 


 

Stabilite Tax & Legal

 

JURIDIQUE & REGLEMENTAIRE

Fonctions Corporate – Fiscalité – Legal – Compliance

Même si les cadres demeurent dans une dynamique de plein emploi en dépit d’une baisse des intentions de recrutements, les fonctions juridiques et financières résistent assez bien dans des contextes plutôt de remplacement avec peu de création de postes.

En ce qui concerne les directions juridiques, leurs principales préoccupations demeurent l’efficacité opérationnelle, la réduction des coûts par l’investissement dans les technologies de l’information et le développement des compétences au-delà de l’expertise juridique. Le paysage des fonctions juridiques évolue vers une diversification des responsabilités au-delà de la sphère purement juridique, avec l’augmentation de la pression financière, les préoccupations réglementaires et l’importance croissante de l’ESG.

Dans le domaine de la fiscalité et en raison d’une accélération constante de la règlementation (notamment avec Pilier 2, la facture électronique, etc.), les intentions de recrutement ont progressé cette année dans le but de consolider et senioriser les équipes en place.

Une reprise plus favorable et dynamique est pressentie à partir du deuxième semestre car l’attentisme conjoncturel devrait s’estomper progressivement à l’issue de la période estivale.

 


 

Stabilite Tech, Fintech & Data

 

TECH, FINTECH & DATA

Dans ces métiers où dominent la gestion de programmes, de projets, la gestion des risques, la gestion des flux et la technicité, le mot d’ordre est de recruter des profils capables de gérer et accompagner les transformations des organisations.

La banque de détail est attractive pour ses nouveaux services liés aux paiements. Elle a donc besoin de personnes techniques, à forte valeur ajoutée, capables de s’adapter rapidement. Les profils issus de la banque d’investissement en risques / gestion de programmes de transformation collent bien aux enjeux des services de paiements notamment. C’est une nouvelle voie pour ces profils qui se voient menacés par la montée des machines, de l’IA, des réduction de couts… avec un bémol, l’écart de rémunération à l’extérieur des branches CIB.

Le retour du CDI au détriment des freelances

Dans l’objectif de réaliser des économies, l’internalisation des prestataires se poursuit, notamment en tech. Un retour à la volonté de s’inscrire dans la durée et de travailler en équipe pour des profils qui, depuis le covid, ont privilégié le freelancing pour la flexibilité et l’attrait financier. Il y a un peu plus de profils sur le marché, notamment du fait qu’il y a moins de levées de fonds, moins d’argent des fonds et des désenchantements sur les avantages financiers ( LTI, “long term incentives” ou les BSPCE, par exemple).

En corollaire, le campus manager est de retour pour attirer les jeunes, aller les chercher dans leurs écoles comme avant… mais plus que jamais couplé aux réseaux et forums ! Bonne nouvelle face au digital et aux recrutements web, vidéo, speed dating et cie.

 


 

Stabilite Management de Transition

 

MANAGEMENT DE TRANSITION

C’est en situation de crise que les entreprises font appel aux managers de transition. Nombreuses sont les missions de retournement et de restructuring lorsque la conjoncture économique se tend. Être plus pragmatique et se réinventer… le casse tête du dirigeant ! Les fonctions de DG, COO et DAF sont dans ce contexte plébiscitées, mais avec des attentes très précises.

A noter que les fonds de Private Equity se familiarisent de plus en plus avec l’utilisation des managers de transition dans leurs participations, s’assurant ainsi de la mise en pratique opérationnelle d’une stratégie pensée en amont. Cette tendance pourrait s’intensifier à mesure que ces fonds cherchent à optimiser la performance de leurs participations dans un environnement économique en mutation.

Le premier semestre a été marqué par une conjoncture globale instable qui s’est avérée favorable au management de transition, mais le contexte politique et macroéconomique de ce début d’été s’accompagne d’un gel des prises de décisions stratégiques. En réponse à ces défis, les entreprises cherchent à renforcer leur résilience en intégrant des compétences de gestion de crise et en adoptant des stratégies plus agiles. Ainsi le management de transition continue d’évoluer et de s’adapter aux besoins changeants des entreprises en digitalisation accrue et développement de stratégie RSE.

En termes d’emploi, sont actuellement recherchés des managers de transition :
– ayant des compétences en transformation numérique pour accompagner la digitalisation. L’accent est mis sur l’adoption de nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle, l’automatisation des processus et la cybersécurité.
– en capacité d’aider à mettre en place des pratiques de RSE et des initiatives écologiques.

Le dernier semestre devrait être marqué par les besoins des entreprises au sein des directions financières, notamment pour les clôtures annuelles.

 


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