G20 / FMI – Risque de concurrence déloyale
Par la Rédaction du Dauphiné Libéré, paru dans l’édition du 09/11/2009.
Denis Marcadet, président du cabinet Vendôme Associés, spécialisé dans le recrutement de cadres financiers.
Que pensez-vous des normes adoptées en France?
Je ne suis pas contre une régulation. Ces dernières années, il y a eu des excès dans tous les sens. Mais il faut savoir que les mégas bonus ou les bonus garantis qui sont montrés du doigt, ne concernent même pas une centaine de personnes par an sur quelques milliers à Paris. Beaucoup d’opérateurs ne dépassent pas 50 000 € de bonus.
Le texte ne vous satisfait pas?
Plusieurs points restent à préciser. Qu’entend-on par “opérateur de marché” ? Les traders qui prennent des positions pour leur compte propre ou celui de clients ? Les vendeurs, qui cèdent à des institutionnels ou entreprises, des produits standards ou sur mesure ? Les “structureurs” qui les façonnent ? On veut étaler le paiement des bonus les plus élevés. À partir de quel montant ? De quels cadres dirigeants parle-ton ? De la banque donc de tous ses métiers ? Trading, Investissement…
Pensez-vous que les autres pays vont suivre?
D’après la ministre de l’Économie, les États ont engagé leur parole au dernier G20. Tous ont signé le communiqué. Mais pour l’heure, nous sommes les seuls à obtempérer…
Quels sont les risques?
Une concurrence déloyale. Or par rapport à Londres et New York, Paris est déjà petit. Malgré tout, nous avons des cadres de qualité, nos écoles d’ingénieurs sont reconnues, comme notre savoir-faire en dérivés actions. Sur ces produits, la Société Générale et BNP Paribas sont numéro un et deux mondiaux.
Les traders fuiraient la France?
Ils font ce métier par passion mais aussi pour gagner de l’argent. Sachant que comme les footballeurs, ils ont peu de temps devant eux. Si on les paie 5 fois mieux aux États-Unis, ils iront là-bas.