La titrisation fait (très) timidement sa réapparition dans les banques
Par Thierry Iochem, eFinancialCareers.fr le 22 Février 2013. Extraits:
Entre réduction de bilan et contraintes de liquidités, les banques sont prises en tenaille ; la titrisation (securitization en anglais) pourrait du coup refaire surface pour leur faciliter la tâche.
Cette technique permet en effet à une banque de transférer un ou plusieurs prêts dans le bilan d’autres investisseurs, qui en échange, achètent des titres de la banque, l’abreuvant ainsi en liquidités. Plusieurs milliards d’euros de prêts deviennent ainsi titrisables, ce qui est plutôt de bon augure pour les professionnels de la titrisation. « Aujourd’hui, si les profils recherchés par les banques peuvent être assez variés, le savoir-faire acquis reste valorisé et essentiel, s’appuyant sur une culture de risque crédit, une pratique de la structuration et une composante commerciale (business development) acquises en BFI dans les environnements de dettes : Debt Capital Market (DCM), financements structurés, etc. », relève Denis Marcadet, président et fondateur du cabinet Vendôme Associés.
Sans surprise, les Etats-Unis demeurent la zone la plus active en opérations de titrisation, même si les fluctuations de marchés de capitaux et les incertitudes réglementaires ont rendu difficile le maintien des établissements financiers sur cette ligne de métier. Selon les dernières données publiées par Dealogic, JPMorgan est arrivée en 2012 en tête du marché US avec 32,75 milliards de dollars d’opérations asset-backed securities (ABS), suivie de Barclays, BoA-Merrill Lynch, Citigroup, Wells Fargo et Deutsche Bank. A noter que des banques françaises comme BNP Paribas et Credit Agricole, désireuses de reconquérir le marché un temps délaissé de la titrisation de crédits, ont opéré ces derniers mois un certain nombre de recrutements clés de banquiers seniors aux Etats-Unis (Reuters). […]
Ne pas reproduire les erreurs du passé
« Si elle n’a pas disparue, l’activité titrisation est restée en veille avec des équipes extrêmement allégées. Dans le contexte actuel de recherche de sources alternatives de financement elle reprend tout son sens. Il s’agit d’une activité de spécialistes qui ne peut aujourd’hui, au regard des errements qui ont conduit aux USA à la crise des subprimes, ne se déployer que dans un cadre réglementaire strict », explique Denis Marcadet, qui ajoute que les commissions générées par la titrisation seront moins importantes que jadis, où les banques, notamment aux Etats-Unis, se sont mises à titriser tout ce qu’elles pouvaient. […]
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