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Les rémunérations continuent de progresser

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Affichant de bonnes performances, et doté de capitaux renforcés, le secteur du capital-investissement offre des rémunérations en hausse, tant pour les professionnels en poste que pour les nouvelles recrues. Toutefois, ces revalorisations ne s’appliquent pas de la même manière à tous les profils.

Il fait bon travailler dans le capital-investissement. Après avoir connu des années difficiles durant la crise, ce secteur de la finance a renoué avec des levées de fonds records, à 552 milliards en 2014, contre 320 milliards de dollars dans le monde en 2009, selon la société Preqin. Par conséquent, ayant désormais les moyens nécessaires pour procéder à des investissements, les sociétés de gestion recrutent de nouveau, et cherchent surtout à fidéliser leurs professionnels en augmentant leurs rémunérations. C’est notamment ce qui ressort de l’étude «2016 private equity Compensation and Employment Review» menée par Preqin auprès des 200 plus grandes structures de capital-investissement dans le monde. En 2015, les trois quarts des entreprises interrogées disent ainsi avoir augmenté le salaire de l’ensemble de leurs employés par rapport à l’année précédente. La moitié d’entre elles ont même accordé des augmentations allant jusqu’à 10 % (voir graphique ci-contre). Une tendance également visible dans l’Hexagone par certains chasseurs de têtes. (…)

Capture_d_e__cran_2016-02-12_a___17.29.35Des efforts pour attirer les profils seniors

Toutefois, ce phénomène ne concerne pas tous les recrutements. En effet, la hausse constatée s’explique principalement par les niveaux de salaires que les fonds de private equity sont prêts à accorder lorsqu’ils souhaitent renforcer leurs équipes seniors. (…)

Les rémunérations fixes offertes pour des postes juniors, pour leur part, demeurent relativement stables. «Les salaires proposés par les sociétés de capital-investissement pour recruter des analystes ou des associates, c’est-à-dire des profils juniors, n’ont sensiblement pas évolué ces dernières années», souligne Thibaut Roussey. En effet, même si ces jeunes professionnels sont souvent issus de la banque d’affaires, où ils gagnaient des salaires particulièrement élevés (autour de 100 000 euros après quelques années d’expérience), la rémunération ne constitue pas leur priorité lorsqu’ils souhaitent intégrer le private equity. (…)

Toutefois, alors que cette catégorie de profil est très courtisée sur le marché de recrutement du capital-investissement, les sociétés de gestion ont tout de même à cœur de les attirer et de les fidéliser sur le long terme. A ce titre, ces dernières années, certaines d’entre elles ont décidé, à défaut de proposer des fixes plus significatifs, de leur accorder des parts variables plus conséquentes qu’auparavant. «Ainsi, ces dernières années, le bonus d’un profil junior dans un fonds de taille intermédiaire, auparavant compris entre 10 et 15 % de sa rémunération fixe, se situe désormais entre 20 % et 25 % », constate Denis Marcadet.

Des salaires fixes profitant de meilleures performances

Outre, les augmentations observées au niveau des salaires à l’embauche, les professionnels du recrutement ont également observé une hausse des rémunérations des professionnels en poste. Cela se remarque notamment sur les bonus des professionnels seniors. «En moyenne, les directeurs d’investissement de fonds de taille intermédiaire ont pu voir leur variable passer de 20 % à 45 % de leur salaire fixe», estime Denis Marcadet. Cette progression s’explique principalement par l’amélioration de la performance des fonds de private equity. En effet, la reprise du marché des fusions-acquisitions ainsi que la réouverture des introductions en Bourse a permis à de plus en plus de fonds de capital-investissement de réaliser des sorties intéressantes. Ainsi, le taux de rendement interne moyen à 10 ans s’élevait à 11,3 % en 2014, contre 8,5 % en 2011, selon l’Association française des investisseurs pour la croissance (AFIC). «Les sociétés de capital-investissement disposent donc à nouveau des moyens pour se montrer un peu plus généreuses envers leurs employés, explique Denis Marcadet. Toutefois, ces hausses se retrouvent encore principalement dans les plus grands fonds.»

(…)

Les fonds de dette attirent les banquiers

Le mouvement de désintermédiation bancaire a eu des conséquences dans le paysage du private equity. En effet, les montages classiques composés de tranches de dette senior et mezzanine sont de plus en plus souvent remplacés par des financements sous forme d’unitranche. Une tendance qui a donné lieu à la création de nombreux fonds de dette. Ces acteurs ont donc cherché à recruter au sein d’établissements bancaires des spécialistes des crédits structurés capables de générer de nouvelles opérations, ainsi que des professionnels du financement de LBO.
Ces derniers peuvent alors briguer des rémunérations particulièrement attrayantes. «En effet, alors qu’un cadre qui affiche dix années d’expérience sur ces métiers en banque dispose d’un salaire fixe compris entre 75 000 euros annuels et 90 000 euros, il peut gagner entre 90 000 euros et 115 000 euros dans un fonds», poursuit Denis Marcadet, président de Vendôme Associés.

Des niveaux de salaire très disparates

Les salaires du private equity varient fortement selon le type de fonds d’investissement. «Ainsi, la rémunération fixe d’un directeur d’investissement d’au moins huit ans d’expérience, pourra aller de 80 000 euros dans un fonds small cap, à 150 000 euros annuels dans un fonds large cap, notamment anglo-saxon», détaille Denis Marcadet.
En ce qui concerne la part de variable, si celle-ci a tendance à progresser avec l’expérience des professionnels, elle dépend, là encore, du type de fonds d’investissement. (…) Le plus souvent, les professionnels bénéficient également d’un carried interest, c’est-à-dire un intéressement indexé sur la plus-value enregistrée par leur véhicule.

 

OPTION FINANCE – 15/02/2016 – ALEXANDRE RAJBHANDARI (EXTRAITS)

Retrouvez l’intégralité de l’article dans le site du magazine OptionFinance

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